Ce que l’on appelle une fausse joie. Pour « Les amis de l’Étoile ferroviaire de Gray », association dont le nom fait référence à l’historique position géographique favorable de la gare d’Arc-lès-Gray , tout est parti d’une remontée d’information qui, en l’état, ne serait que rumeur.
Des travaux en cours, sur l’ancienne ligne Auxonne-Arc-lès-Gray-Vesoul, fermée aux voyageurs depuis mai 1970 et au fret ferroviaire depuis 1987 (NDLR : en dehors de la portion Gray-Autet, qui a continué jusqu’en 2018) ? Après vérifications, auprès de la SNCF, du Conseil départemental de la Haute-Saône et de maires de communes où passe cette voie ferrée, de travaux actuels, il n’y a point. Persuadée, il y a deux semaines, que le chantier de fret ferroviaire, qui lui tient tant à cœur , était réactivé, l’association des amis de l’Étoile ferroviaire de Gray a déchanté, dans la foulée. « On a interrogé plusieurs élus, qui nous ont confirmé qu’il s’agissait, en fait, d’un projet de voie verte », explique Denis Ringuet.
La ligne reste propriété SNCF
Sauf que ce projet, lui non plus, ne serait pas à l’ordre du jour. Une première fois, c’est ce qu’ont assuré les services du Conseil départemental de la Haute-Saône, indiquant, en revanche, des travaux « sur la voie bleue ». Celle-ci, en bord de Saône (V50), n’ayant rien à voir.
De son côté pourtant, la SNCF, par l’intermédiaire de son service presse, évoque « bien un projet porté par le Département de la Haute-Saône, sans qu’il n’y ait, ni de dossier définitif envoyé, ni de convention de transfert de gestion de ligne signée ». Une précision qui confirme que la voie ferrée, « administrativement pas fermée », reste et resterait même en cas de convention, propriété de la SNCF.
Sondé à nouveau, à la lumière de ces précisions, le Département assure « qu’il n’y a pas de projet de voie verte, à ce jour », mais évoque des « propositions ». Ce sont elles qui, confirmées par certains maires, ont dû faire remonter à la surface ce vieux sujet. « Un schéma départemental des voies douces a été commencé, depuis environ un an, mais rien n’est finalisé », confirme Dimitri Doussot. Invité à extrapoler son propos, le conseiller départemental d’opposition, par ailleurs président de la communauté de communes des Quatre Rivières, explique que « ce serait aux intercommunalités de porter ce projet de voie verte, sur lequel le Département viendrait en soutien, en termes de financement et de maîtrise d’œuvre. »
Alain Blinette, le président de la communauté de communes Val de Gray, ne serait pas contre. « Si le Département nous y invitait, on suivra », fait-il savoir. Ce qui, et la SNCF ne dit pas autre chose, éloigne, à défaut d’enterrer, l’espoir d’investissement sur le fret ferroviaire. « Inadmissible, étant donné la crise énergétique et environnementale que nous subissons aujourd’hui », pour les Amis de l’Étoile ferroviaire de Gray. Relayant des chiffres (2008), notamment issus d’une étude de « la chambre de commerce de Mulhouse », l’association met en avant la suppression de « 1000 camions de la route par jour, 1 million (M) de tonnes de CO2 et 20M de tonnes de marchandises des routes par an », que permettrait un axe fret ferroviaire entre Rhin et Rhône. Un projet (de compétence régionale), qui dépasse allégrement le tronçon haut-saônois, qui était évalué à près de 300 M€.